Histoire de Les Mazures
Le village
Le village de Les Mazures se situe dans le département des Ardennes, canton de Renwez. Il est rattaché à la Communauté de Communes des Plaines et Forêts de l’Ouest Ardennais. Située à une vingtaine de km du chef-lieu du département, Charleville-Mézières, la commune s’étend sur 36,14 km² au cœur d’un important massif forestier. Son altitude moyenne est de 264 m. Elle est au cœur du Parc Naturel Régional des Ardennes inauguré le 26 janvier 2012. Le recensement 2012 dénombre 937 habitants : les Mazurois.
Son histoire
On situe l’apparition du village à la fin du 11ème siècle. A l’époque féodale, il appartenait au fief du seigneur de Montcornet. L’origine du nom « Les Mazures » semble provenir de vestiges, en cet endroit, d’anciennes habitations détruites. De par sa situation dans ce milieu très boisé, les habitants tiraient leur subsistance du produit du bois : essartage, pélerie… Aujourd’hui encore, la gestion de la forêt communale permet aux Mazurois, par la coutume des « affouages » d’y prélever du bois de chauffage.
Le camp des Juifs
Episode sombre de l’histoire du village, en 1942, les Nazis y ont installé un camp de travail pour y déporter les juifs d’Anvers. Ils y fabriquaient du charbon de bois destiné à alimenter les gazogènes de l’armée allemande, avant de rejoindre les camps d’extermination en Allemagne. Peu d’entre eux survécurent. Sur le site du camp, près du stade municipal, une pierre du souvenir entretient depuis le 18 juillet 2005, la mémoire des déportés. A cette occasion, la cérémonie a rendu hommage aux habitants du village ayant aidé ces prisonniers, à leur manière, à survivre ou à s’évader de cet univers concentrationnaire.
Le patrimoine : L’église
Il n’existe pas de datation précise sur l’origine de l’église primitive. Une charte de 1190 mentionne l’existence de l’édifice comme « sanctuaire de Ste Gertrude des Mazures ». Au 14ème siècle elle passe sous le patronage de St Rémy. Une miniature de 1610 représente l’église entourée des maisons du village. L’église actuelle a été construite au 18ème siècle et porte sur son fronton la date de 1793. Une relique du corps de St Rémy provenant de l’église de Reims est conservée ici. De beaux vitraux du début 19ème ornent les fenêtres du chœur.
L’Abbaye
Fondée en 1228, à l’est du village par Hugues et Pierre de Montcornet, Aelidis en fut la première abbesse. La rue St Bernard, le Pré Frère Jean, le chemin de la Religieuse, noms de rues et toponymes, davantage que les écrits trop rares, témoignent de ce passé. En 1399, les biens de l’abbaye furent réunis à ceux de l’abbaye d’Elan et saisis à la révolution de 1789. Seule subsiste la petite chapelle « Notre Dame de Consolation » accueillant la dalle funéraire de Jeanne de Montcornet. Tout visiteur tombe sous le charme de l’endroit, planté de tilleuls, où coule une source aux « vertus miraculeuses ». Au-delà de la source, le chemin s’enfonce dans la forêt et rejoint le site grandiose des « Dames de Meuse » rochers surplombant de plus de 100 m un des méandres du fleuve et qui ont inspiré une célèbre légende ardennaise. L’abbaye cistercienne des Mazures fut longtemps un lieu de pèlerinage, le jour de la Ste Trinité. A cette date, a lieu chaque année, la fête patronale.
Les Vieilles Forges
Hameau situé sur le cours du ruisseau de Faux où existaient dès la fin du 16ème siècle la forge Mahy et le forge de Faux. Après
l’abandon au 18ème siècle des deux établissements, un moulin à écorces et une tannerie dont il subsiste quelques ruines, constituent l’activité du lieu. C’est alors que le Marquis de Montcornet autorise la construction par le Sieur Godart de Thin le Moutier d’un nouvel établissement métallurgique sur le ruisseau de Faux, lieudit aujourd’hui La Neuve Forge.
Différents maîtres de forges se succèdent et travaillent pour les armées révolutionnaires. En 1806, la Neuve Forge est vendue à Jean-Nicolas GENDARME. Jusqu’en 1815, l’usine fabrique essentiellement des boulets pour les armées napoléoniennes, avant une reconversion plus pacifique en production de fer pour la clouterie, la poterie, la chaudronnerie et les fers à repasser. C’est en 1875, qu’Alphonse et Nestor MARTIN achètent l’usine, l’améliorent et aménagent le chemin dit « chemin Martin » de la Neuve Forge jusqu’à Revin Saint Nicolas. Ici débute l’œuvre industrielle de la dynastie Martin. Aujourd’hui ces industries ont disparu. Le site des Vieilles Forges est plus connu pour le lac et la base de loisirs qui attirent chaque année de nombreux touristes.
« Terres Ardennaises » : les abbayes cisterciennes sur le territoire Ardennais au 12ème siècle.
Revue « Etudes ardennaises » : le ruisseau de Faux.